09-09-2002, 01:27 PM
Petit copié collé de la conclusion pas neu neu du tout :
A contre-courant des idées encourageant la pratique telle que la conçoivent les acteurs du champ, les politiques de répression ou de dissuasion du risque routier semblent totalement ignorantes du fait que le risque constitue peut-être le ciment social de la communauté des motards. Ce qui apparaît évident au regard de l’analyse sociologique est en permanence dénié par les politiques de sécurité. Pourtant, un élargissement de l’analyse pourrait aussi démontrer que si l’on veut – politiquement – s’engager dans une telle action publique, il faut être conscient que l’éradication à terme d’une violence routière risque de modifier une économie générale du risque, comme l’anti-tabagisme et l’hygiénisme provoquent des pathologies de compensation. Ne doit-on pas se demander si la satisfaction de ces échanges symboliques n’assure pas une régulation indirecte de la violence collective, l’accroissement de la violence routière pouvant aller de pair avec une régression des morts par terrorisme (Allemagne, Italie, Espagne) ou sur les stades ? Les pays qui sont parvenus à diminuer les dangers de la circulation automobile ne connaissent-ils pas des pics de violence dans d’autres registres de comportement ? La Suède, qui a le plus fort taux de suicide d’Europe, est le pays où les politiques de sécurité routière sont les plus avancées . Aux Etats-Unis, où la mortalité est faible en rapport au nombre de kilomètres parcourus, la violence sociale est considérable.
Quelle est la marge de manœuvre de la sécurisation de la conduite routière ? La tendance viser un risque zéro est-elle vraiment sensée ? Rien n’oblige à combattre l’imaginaire du risque et de la mort routière, qui procurent finalement des bénéfices secondaires (aux constructeurs, aux assurances, à l’Etat), mais l’on en fait une fin, le seul moyen ne serait-il pas orwellien ? Peut-on réellement y parvenir sans une dose de totalitarisme ? Les sociétés qui ont réfréné et aseptisé la conduite à tout prix ne sont-elles pas en partie totalitaires (USA, pays nordiques) bien que la mort y ressurgisse sous d’autres formes ? La question ultime ne serait-elle pas celle du choix entre liberté et totalitarisme, entre sécurité et risque de mort, c’est-à-dire entre fatalité et destin ?
A contre-courant des idées encourageant la pratique telle que la conçoivent les acteurs du champ, les politiques de répression ou de dissuasion du risque routier semblent totalement ignorantes du fait que le risque constitue peut-être le ciment social de la communauté des motards. Ce qui apparaît évident au regard de l’analyse sociologique est en permanence dénié par les politiques de sécurité. Pourtant, un élargissement de l’analyse pourrait aussi démontrer que si l’on veut – politiquement – s’engager dans une telle action publique, il faut être conscient que l’éradication à terme d’une violence routière risque de modifier une économie générale du risque, comme l’anti-tabagisme et l’hygiénisme provoquent des pathologies de compensation. Ne doit-on pas se demander si la satisfaction de ces échanges symboliques n’assure pas une régulation indirecte de la violence collective, l’accroissement de la violence routière pouvant aller de pair avec une régression des morts par terrorisme (Allemagne, Italie, Espagne) ou sur les stades ? Les pays qui sont parvenus à diminuer les dangers de la circulation automobile ne connaissent-ils pas des pics de violence dans d’autres registres de comportement ? La Suède, qui a le plus fort taux de suicide d’Europe, est le pays où les politiques de sécurité routière sont les plus avancées . Aux Etats-Unis, où la mortalité est faible en rapport au nombre de kilomètres parcourus, la violence sociale est considérable.
Quelle est la marge de manœuvre de la sécurisation de la conduite routière ? La tendance viser un risque zéro est-elle vraiment sensée ? Rien n’oblige à combattre l’imaginaire du risque et de la mort routière, qui procurent finalement des bénéfices secondaires (aux constructeurs, aux assurances, à l’Etat), mais l’on en fait une fin, le seul moyen ne serait-il pas orwellien ? Peut-on réellement y parvenir sans une dose de totalitarisme ? Les sociétés qui ont réfréné et aseptisé la conduite à tout prix ne sont-elles pas en partie totalitaires (USA, pays nordiques) bien que la mort y ressurgisse sous d’autres formes ? La question ultime ne serait-elle pas celle du choix entre liberté et totalitarisme, entre sécurité et risque de mort, c’est-à-dire entre fatalité et destin ?
