09-11-2014, 03:11 PM
L'Italie, ses passions et ses mauvaises décisions !
La Suisse et ses versions très souvent édulcorées de l'information.
Repris d'un article de Dominique Dunglas :
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Président de Ferrari depuis vingt-trois ans, le marquis Luca Cordero di Montezemolo a été démissionné mercredi par l'administrateur délégué du groupe Fiat, Sergio Marchionne.
Les événements se sont précipités après le désastreux résultat de la "scuderia" dimanche au Grand Prix d'Italie : abandon d'Alonso et neuvième place pour Räikkönen. "Nous avons les meilleurs ingénieurs et les meilleurs pilotes, avait déclaré à chaud Sergio Marchionne. L'objectif de Ferrari est la victoire, pas la 9e place." Avant d'ajouter : "Personne n'est indispensable."
Difficile d'être plus clair alors que Luca di Montezemolo venait d'annoncer son intention de rester encore trois ans à la tête de Ferrari. Trois jours auront suffi pour formaliser le départ de Luca di Montezemolo.
En vingt-trois ans à la tête de Ferrari, Montezemolo peut revendiquer 108 victoires en Grand Prix, 8 titres mondiaux de constructeur et 6 de pilote. Sous sa direction, Ferrari a remporté davantage de succès qu'aucune autre écurie. Un bilan qu'envieraient tous les autres patrons de la Formule 1.
Et ces succès sportifs vont de pair avec les résultats économiques de l'entreprise. Lorsque, dans les années 1990, Luca di Montezemolo arrive à Maranello, Ferrari vend 2 366 voitures par an et perd 4 millions d'euros. Vingt-trois ans plus tard, la marque vend 6 992 voitures, réalise un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros et un bénéfice d'exploitation de 364 millions.
Sans compter que les belles de Maranello toujours aussi passionnantes et gratifiantes à conduire, sont désormais fiables et construites avec sérieux.
Derrière ces chiffres se cache toutefois un autre trésor : la valeur de la marque Ferrari.
Selon Brand Finance, un organisme qui évalue la valeur des marques, le cheval cabré est l'enseigne la plus puissante au monde devant des géants comme Coca-Cola, Google, Disney ou Rolex. Le seul merchandising Ferrari - des casquettes aux parcs à thème en passant par les moteurs de Formule 1 vendus comme objets d'art - représente 50 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Pour atteindre cette image d'excellence, Luca di Montezemolo a joui d'une totale autonomie au sein du groupe Fiat. À l'opposé des traditionnelles stratégies du secteur automobile, il a limité la production à 7 000 voitures par an pour préserver la rareté des modèles. Il a remplacé les robots par des ouvriers et a engagé les meilleurs ingénieurs (chaque offre d'emploi reçoit plus de 1 000 candidatures). Chaque modèle est façonné selon les desiderata du client, qui bénéficie d'un service après-vente unique au monde.
Mais Fiat est aujourd'hui à un tournant. Intégrant Chrysler, le groupe va changer son nom en Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et sera coté à New York le 13 octobre prochain. L'objectif est de passer rapidement d'une production de quatre millions de voitures à six millions.
Sergio Marchionne veut arriver à ce rendez-vous avec un groupe homogène, sans l'électron libre Montezemolo. En assumant la présidence de Ferrari, Sergio Marchionne démontre qu'il n'y a qu'un seul pilote dans l'avion FCA.
Une Ferrari remise au pas, au service du groupe et dirigée depuis Detroit. "Ils veulent américaniser Ferrari", avait lâché Luca di Montezemolo, fou de rage au soir de son licenciement. Reste à savoir si la scuderia n'en perdra pas son âme.
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Au revoir M. Montezemolo, et merci pour tout.

La Suisse et ses versions très souvent édulcorées de l'information.
Repris d'un article de Dominique Dunglas :
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Président de Ferrari depuis vingt-trois ans, le marquis Luca Cordero di Montezemolo a été démissionné mercredi par l'administrateur délégué du groupe Fiat, Sergio Marchionne.
Les événements se sont précipités après le désastreux résultat de la "scuderia" dimanche au Grand Prix d'Italie : abandon d'Alonso et neuvième place pour Räikkönen. "Nous avons les meilleurs ingénieurs et les meilleurs pilotes, avait déclaré à chaud Sergio Marchionne. L'objectif de Ferrari est la victoire, pas la 9e place." Avant d'ajouter : "Personne n'est indispensable."
Difficile d'être plus clair alors que Luca di Montezemolo venait d'annoncer son intention de rester encore trois ans à la tête de Ferrari. Trois jours auront suffi pour formaliser le départ de Luca di Montezemolo.
En vingt-trois ans à la tête de Ferrari, Montezemolo peut revendiquer 108 victoires en Grand Prix, 8 titres mondiaux de constructeur et 6 de pilote. Sous sa direction, Ferrari a remporté davantage de succès qu'aucune autre écurie. Un bilan qu'envieraient tous les autres patrons de la Formule 1.
Et ces succès sportifs vont de pair avec les résultats économiques de l'entreprise. Lorsque, dans les années 1990, Luca di Montezemolo arrive à Maranello, Ferrari vend 2 366 voitures par an et perd 4 millions d'euros. Vingt-trois ans plus tard, la marque vend 6 992 voitures, réalise un chiffre d'affaires de 2,3 milliards d'euros et un bénéfice d'exploitation de 364 millions.
Sans compter que les belles de Maranello toujours aussi passionnantes et gratifiantes à conduire, sont désormais fiables et construites avec sérieux.
Derrière ces chiffres se cache toutefois un autre trésor : la valeur de la marque Ferrari.
Selon Brand Finance, un organisme qui évalue la valeur des marques, le cheval cabré est l'enseigne la plus puissante au monde devant des géants comme Coca-Cola, Google, Disney ou Rolex. Le seul merchandising Ferrari - des casquettes aux parcs à thème en passant par les moteurs de Formule 1 vendus comme objets d'art - représente 50 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Pour atteindre cette image d'excellence, Luca di Montezemolo a joui d'une totale autonomie au sein du groupe Fiat. À l'opposé des traditionnelles stratégies du secteur automobile, il a limité la production à 7 000 voitures par an pour préserver la rareté des modèles. Il a remplacé les robots par des ouvriers et a engagé les meilleurs ingénieurs (chaque offre d'emploi reçoit plus de 1 000 candidatures). Chaque modèle est façonné selon les desiderata du client, qui bénéficie d'un service après-vente unique au monde.
Mais Fiat est aujourd'hui à un tournant. Intégrant Chrysler, le groupe va changer son nom en Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et sera coté à New York le 13 octobre prochain. L'objectif est de passer rapidement d'une production de quatre millions de voitures à six millions.
Sergio Marchionne veut arriver à ce rendez-vous avec un groupe homogène, sans l'électron libre Montezemolo. En assumant la présidence de Ferrari, Sergio Marchionne démontre qu'il n'y a qu'un seul pilote dans l'avion FCA.
Une Ferrari remise au pas, au service du groupe et dirigée depuis Detroit. "Ils veulent américaniser Ferrari", avait lâché Luca di Montezemolo, fou de rage au soir de son licenciement. Reste à savoir si la scuderia n'en perdra pas son âme.
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Au revoir M. Montezemolo, et merci pour tout.
